Léa : Droit à un procès équitable / Politique
Le premier janvier 2011 à l'issue d'un réveillon qui rassemblait une vingtaine d'adolescents et jeunes adultes ma fille Léa âgée de 17 ans a été violée et assassinée avec une cruauté inouïe, littéralement massacrée. Elle a vécu un calvaire et agonisé pendant des heures. Je n'ai pas reconnu le visage de ma fille à la morgue, défigurée, méconnaissable. Ces images et toute la souffrance qu'elle a endurée me hantent à chaque instant.
Pour moi, à la lecture de l'autopsie mais aussi des dépositions de l'assassin présumé, Léa a été victime de tortures et d'actes de barbarie. Aujourd'hui, au nom d'une loi votée 4 mois après les faits, qui rend obligatoire la présence d'un avocat pendant la garde à vue, la défense demande à ce que les dépositions de l'assassin présumé soient annulées. (Arrêt, cours de cassation du 15 Avril 2011) La cour d'appel de Montpellier a rejeté cette demande au motif que toutes les procédures en vigueur au moment des faits ont été respectées.
L'assassin présumé s'est bien entretenu avec un avocat au début de sa mise en garde à vue mais l'avocat n'a pas assisté aux interrogatoires tout simplement parce qu'à ce moment là , la loi française ne le permettait pas. (Arrêt, cours d'appel de Montpellier du 5 Juillet 2011) La cour de cassation à cassé le jugement de Montpellier. Cette décision est pour moi totalement incompréhensible. Comment une loi, et à plus forte raison dans le cas d'un crime aussi atroce, peut-elle être rétro active ? (Arrêt, cours de cassation du 17 Janvier 2012) Je suis indignée, révoltée.
Aujourd'hui l'assassin présumé dit ne se souvenir de rien et l'on voudrait retirer du dossier ses dépositions faites à un moment où il n'avait pas encore perdu la mémoire, où au contraire, il avait un souvenir très précis de ce qu'il avait fait. Malheureusement Léa n'est plus là pour dire ce qui s'est passé. Au nom de quoi peut-on effacer ces éléments essentiels qui contribuent à la recherche de la vérité, qui permettent d'établir comment se sont déroulés les faits mais aussi tout ce que Léa a subi.
Ces dépositions, avec les autres éléments du dossier d'instruction, permettront à la cour de se prononcer en toute connaissance de cause non seulement sur les faits qui sont avérés (l'autopsie atteste des viols, de l'acharnement et de la férocité des coups), mais sur la façon dont ils se sont déroulés et en particulier sur l'état de conscience de l'assassin présumé. Celui-ci ne parle plus, ne se souvient plus et n'endosse pas la responsabilité de ce qu'il a fait.
On peut craindre qu'il se positionne en victime. Victime de celui qui a amené la drogue, victime de la justice, et pourquoi pas, victime de Léa qui a eu le malheur de croiser sa route. En une choquante inversion de propos, son avocat, Monsieur Epailly, déclarait sur le site de Midi Libre dans la rubrique réagir à l'article « guerre juridique autour du meurtre du jour de l'an » daté du 17/07/2011 que « Si l'Etat français ne résistait pas depuis 20 ans à la présence de l'avocat pendant la garde à vue, nous n'en serions pas là . Et si la justice n'existait pas, lorsque c'est votre enfant ou vous-même qui faites une bêtise ('), il n'y aurait plus qu'à se laisser torturer par la famille de la victime. »
Famille qui, jusqu'à maintenant n'avait pas pris la parole. Nous sommes restés discrets pour ne pas nous exposer, pour nous protéger, parce que nous faisons confiance à la justice. Ma fille était une adolescente avec la vie devant elle, qui a été assassinée de la manière la plus atroce qui soit. Aujourd'hui, je veux seulement que la justice soit rendue et que l'assassin présumé soit jugé avec tous les éléments du dossier d'instruction. En vertu de la vérité et de la justice il est inacceptable que ces dépositions puissent être annulées.
signer la pétition en ligne et penser à valider votre signature : https://www.facebook.com/pages/Léa-Droit-à -un-procès-équitable/340046046017192