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La grâce de Philippe EL SHENNAWY, par Vincent Le Coq - Politique / Foxoo
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Source : #26729 Publié le 02/07/13 | Vues : 104

La grâce de Philippe EL SHENNAWY, par Vincent Le Coq / Politique


Parution le 22 août 2013

Condamné en 1977 à perpétuité pour le braquage d'une banque (avec otages mais sans morts), Philippe El Shennawy (59 ans) a passé, en tout, 37 ans en prison. S'il purge la totalité de sa peine, il sera libéré en 2032, âgé de 78 ans, dont 56 années en réclusion. Si chacune de ses condamnations est formulée en accord avec la loi, leur addition aboutit à une absurdité. En aucun cas nous n'entendons soutenir que Philippe El Shennawy serait une victime, un héros, un martyr ou un saint. C'est un homme, avec ses faiblesses et ses passions'


Il n'en demeure pas moins que même en supposant justifié l'arrêt rendu par la cour d'assises en janvier 1977, le condamnant à une peine à perpétuité, le parcours de vie de Philippe El Shennawy aurait pu, aurait dû, prendre une autre direction, à trois moments décisifs : En 1990, d'abord. Après 15 ans de prison pour un braquage pour lequel il a toujours clamé son innocence, Philippe El Shennawy retrouve un domicile et un travail, tous deux situés dans le Val de Marne.

Etait-il pertinent de lui opposer au bout d'un mois de liberté conditionnelle une interdiction de séjour ? En 1995 ensuite, alors qu'il dispose à nouveau d'un domicile et d'un travail. Etait-il opportun, comme l'ont fait un juge d'instruction et un procureur de la République de retarder arbitrairement sa libération ? En 1998, enfin. Lorsqu'il se révolte contre ses conditions de détention, était-il judicieux de le soumettre à un traitement de psychiatrie punitive dont on pouvait espérer que l'URSS disparue en avait conservé le douteux monopole ?

Il nous semble nécessaire de retracer en 2013 la vie de Philippe El Shennawy. Parce que dans un pays qui se prétend à la pointe de la démocratie, se revendique comme la patrie des droits de l'Homme, l'appareil d'Etat n'a pas le droit de jouer avec la vie d'un homme. Et, enfin parce que « les hommes ne progressant que sur leurs propres décombres, ce n'est point temps perdu que de sonder les errements du passé pour éviter qu'ils ne se reproduisent ».

L'auteur :

Diplômé de Sciences Po, docteur en droit public, Vincent Le Coq a travaillé en tant qu'avocat de droit public dans l'un des plus prestigieux cabinets français. Il est aujourd'hui maître de conférences et fait partie du collectif Non/taire, qui a rédigé Manifeste contre les notaires (Max Milo, 2011).


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