Faut-il quitter la France... Éric Verhaeghe / Politique

Faut-il quitter la France est un essai écrit par Eric Verhaeghe, édité en avril 2012 aux éditions Jacob-Duvernet. "La France ne devrait pas être un pays que l'on doit quitter pour s'épanouir. L'un de ces pays d'émigration que fuient ses forces vives, parce que l'existence qu'il leur laisse entrevoir n'est pas digne d'elles. Et pourtant c'est ce que devient ce pays, jour après jour, sans que nous n'y prenions garde."



Après le succès des livres Jusqu’ici tout va bien ! et Au coeur du MEDEF, Eric Verhaeghe, ancien président de l'APEC, prend à rebrousse-poil la pensée unique en posant la question: faut-il quitter la France? Cet essai limpide et très documenté démonte méthodiquement les mécanismes de la réaction aristocratique qui traverse les sociétés européennes depuis l'Acte Unique de 1986, sans épargner ses principaux promoteurs que furent les «rocardiens».

Selon Eric Verhaeghe, les démocraties européennes, France comprise, subissent aujourd'hui une crispation des élites sur leur vision du monde et leurs privilèges qui bloquent l'innovation et l'initiative nécessaires au retour de la croissance en Europe.

Ce phénomène est proche des mécanismes à l'oeuvre dans la France des années 1780, à cette différence près qu'il entraîne avec lui la démocratie représentative, frappée par une crise de représentativité, voire de légitimité. De façon symptomatique, la crise de la dette est le principal vecteur de cette réaction.

Eric Verhaeghe montre efficacement comment l'obsession politique du remboursement de la dette publique est aujourd'hui, comme dans les années 1780, un levier majeur pour bloquer la société et décourager les forces vives du pays. De façon grandissante se fait jour la tentation de l'exil face à la sclérose qui mine nos sociétés. En particulier la société française. L'auteur propose de prendre le contre-pied de cette sclérose en posant les jalons d'une nouvelle démocratie: la démocratie liquide.

Ce concept, hérité d'Habermas et défendu aujourd'hui notamment par les partis pirates européens, est une vision radicalement différente de la démocratie et de l'exercice du pouvoir à l'heure d'Internet. La démocratie liquide se propose d'affirmer la volonté générale sans recourir à un système de délégation pyramidale du pouvoir.

Selon Eric Verhaeghe, la démocratie liquide constitue donc une forme supérieure de la démocratie, par rapport à la démocratie représentative ou la démocratie directe. L'auteur en décline les formes et les applications, notamment dans le domaine sociale et du travail. Il plaide pour une remise en cause de l'Hadopi et d'ACTA, en réclamant qu'Internet soit un espace politiquement neutre et impartial



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