La métamorphose de Nicolas Sarkozy... Bruno Dive / Politique
La métamorphose de Nicolas Sarkozy est un essai écrit par Bruno Dive, édité en janvier 2012 aux éditions Jacob-Duvernet. A quelques mois de l'élection présidentielle, que penser de la mue de Nicolas Sarkozy ? Saura-t-elle convaincre les Français ? Nicolas Sarkozy ne voulait pas être un président comme les autres. La rupture passait aussi par-là , avec le style et la façon de présider de ses prédécesseurs. Résultat : il a flotté sans cesse entre l'hyper-président et le candidat permanent, au risque d'agacer puis de désorienter durablement les Français. Sans doute ne s'attendait-il pas à susciter autant de réactions, ni autant d'hostilité, lui qui pensait pouvoir réformer la France et changer le monde.
S'il ne devait pas être élu en mai 2012, l'histoire retiendrait qu'il a perdu dès le soir de son élection de 2007, lors de cette fameuse nuit du Fouquet's. La faute de Cécilia, qui, par ses états d'âme, lui a gâché le plus beau jour de sa vie ? Est venue ensuite l'époque cruelle des humiliations de son Premier ministre, de ses ministres, de ses collaborateurs. C'était le temps des valses-hésitations, des effets d'annonce, des postures de matamore. Peu à peu, Nicolas Sarkozy a tenté de retrouver un style plus présidentiel. Mais cette métamorphose n'intervient-elle pas trop tard ? Le ressentiment des électeurs est-il si puissant au point que tous ces efforts ne servent à rien ? Et peut-on changer à 57 ans ? A toutes ces questions, Bruno Dive tente de répondre, en s'appuyant sur des anecdotes et des témoignages. Sans oublier de dresser le bilan d'un quinquennat, au cours duquel Nicolas Sarkozy aura néanmoins passé beaucoup de temps à défaire ce qu'il avait fait.
Voici quelques extraits de l'ouvrage qui pourront vous intéresser :
1) Nicolas Sarkozy n'était pas favorable à la candidature de son fils pour la présidence de l'EPAD
'De fait, Nicolas Sarkozy ne voit pas d'un bon oeil cette candidature d'un étudiant de 23 ans à la tête de l'un des plus importants établissements publics de France. Sans que l'on sache si cette réticence relève de la jalousie ou du bon sens. Mais ' complexe du père divorcé ou trop souvent absent qui ne sait rien refuser à ses enfants ? ' il n'ose pas le dire en face à son rejeton. Quand le dialogue devient difficile entre père et fils, quoi de mieux que le recours aux grands-parents ? Le président fait donc appel à la médiation... d'Edouard Balladur.
' Je suis ennuyé, lui dit-il. Jean veut la présidence
de l'EPAD. Ce n'est pas possible, mais je ne sais pas comment le lui dire...
' ...
' Il a beaucoup d'affection pour vous, reprend Sarkozy. Recevez-le et dites-le lui. Moi, je ne peux pas. Edouard Balladur échouera dans cette délicate mission.'
2) Bruno Dive raconte comment fin septembre 2007, Fillon a failli démissionner (dialogue Sarkozy-Fillon)
'Une réunion très tendue se tient la semaine suivante à l'Elysée, en présence de Claude Guéant, de Jean-Paul Faugères, du secrétaire général de l'UMP Patrick Devedjian et de François Fillon. Quand Nicolas Sarkozy entre dans la pièce, il est blême de rage et lâche en fixant le bout de ses chaussures :
' Cette dyarchie à la tête de l'Etat n'est plus supportable.
' Si cette dyarchie te dérange, réplique Fillon, tu sais que tu as ma lettre de démission sur ton bureau. Datée au jour de ton choix.
Sarko baisse aussitôt d'un ton, selon le processus éjà décrit par Joséphine à propos de Napoléon :
' Non, je ne voulais pas en arriver là ...'
3) Très introduit au sein du monde politique, Bruno nous révèle quelques anecdotes croustillantes :
'Un été au Cap Nègre, dans la résidence des Bruni-Tedeschi. Nicolas Sarkozy décide d'aller faire l'une de ces balades en vélo qu'il affectionne tant. Il demande à son ami Pierre Charon de l'accompagner. Carla prête à celui-ci son scooter, et les deux hommes s'en vont sur les routes, l'un à vélo l'autre à moto. Ils roulent au même rythme et devisent, tout en grimpant le col du Canadel. A quelque 400 mètres de l'arrivée, le président se retourne, jette un oeil sur ses gardes du corps, des gaillards d'à peine 30 ans qui le suivent à quelques tours de roue, et soudain il accélère. Dans son viseur : les agents de sécurité qui le précèdent, 600 mètres devant lui. Il sème les premiers, rattrape puis double les seconds' « Il voulait montrer qu'il pouvait encore larguer des gars de 27 ans ». Conclusion de Charon, encore (es)soufflé : « Hollande a du souci à se faire(1). »
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