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Eric ENDERLIN présente Je vous sers un vers ou le vers est ma couleur préférée ! *** Cliquez-ici *** 2023-2025 à STRASBOURG - Politique / Foxoo
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Source : Eric Enderlin, poète Publié le 11/01/23 | Vues : 314

Eric ENDERLIN présente Je vous sers un vers ou le vers est ma couleur préférée ! *** Cliquez-ici *** 2023-2025 à STRASBOURG / Politique

Du 15 septembre 2023 au 30 septembre 2025 à STRASBOURG (67).

Communiqué

Eric ENDERLIN présente "Je vous sers un vers !" (ou le vers est ma couleur préférée)

Tout au long de l'année, Eric ENDERLIN (ou plutôt ENDERLIN l'Enchanteur) vous propose ses "rendez-vous" poétiques ici et ailleurs, voire là-bas.

Eric ENDERLIN, qualifié de "barde de Gascogne", "troubadour", "prince de l'enluminure versifiée" ou "mousquetaire des mots", se revendique "poétiquement incorrect".

Eric ENDERLIN est l'auteur de vingt-quatre recueils de poésie. On y retrouvera ce qui fascine, illumine, amuse, contrarie ou révolte cet arbre à poèmes atypique.

Sa poésie, à la fois recherchée et dépouillée, urbaine et champêtre, futile et profonde, est aussi une "poésie champagne", pétillante et peine de fraîcheur.

Eric ENDERLIN est un glorificateur et un explorateur du coeur des mots.

Eric ENDERLIN qualifie la poésie d'art de la rébellion de l'esprit face à l'adversité des choses matérielles. Comme il aime le dire en tant que poète, il porte les mots à ébullition pour mieux les décortiquer. Sa poésie se veut décomplexée, loin des diatribes des gens bien-pensants, des puristes et des conformismes littéraires. Eric ENDERLIN jette des airs en vers et des vers en l'air, histoire de vouloir refaire le monde ou plutôt son monde.

Eric ENDERLIN apparaît comme un OVNI dans la sphère actuelle de la poésie moderne française.

Eric ENDERLIN se surnomme, avec dérision, le "va-t-en-vers" ou "le plus grand poète de tout l'étang".

En 2011, le barde de Gascogne fait le spectacle !

En 2012, le barde de Gascogne persiste et signe !

En 2013, le barde de Gascogne s'expose et explose !

En 2014, le barde de Gascogne s'expose et explose !

En 2015, le barde de Gascogne vous sert un vers et plus si affinités !

En 2016, le barde de Gascogne a encore soif !

En 2017, le barde de Gascogne frime avec ses rimes !

En 2018, le barde de Gascogne fouille, farfouille et trifouille (en poésie) ! - Averses de vers sur le Gers -

- En 2019, le barde de Gascogne fait sa révolution (en vers et contre tout !)

- En 2020, le barde de Gascogne a toujours foi en la poésie !

- En 2021, le barde de Gascogne se donne l'extrême-onction et tire sa révérence !

Pour de plus amples informations sur l'auteur : Eric ENDERLIN poète biographie

*** Prêt à tout ***

En cette société du prêt-à-porter,
Tout est fait pour ne plus s'entourer de fait-tout ;
Tout est prêt, prêt à tout, prêt pour tous et partout,
Prêt à servir, prêt à manger, prêt à jeter !

Le prêt à l'emploi devient le présent pressant
Prêt à timbrer, prêt à poster, prêt à partir,
Prêt à grandir, prêt à grossir, prêt à maigrir,
Prêt à court terme ou à long terme, tout le temps !

Prêt à naître pour être prêt à vivre et dire
Que votre enfant est prêt à tout pour réussir,
Prêt à courir, prêt à sourire à ses parents,

Prêt à mentir, se repentir et se sentir
Prétendu prévenu, prévenant prétendant
Prêt au pire et dans l'avenir, prêt à mourir !

*** Au solstice d'hiver ***

Allons cueillir le gui
Allons chercher le houx

Avant qu'il fasse nuit
Avant qu'il fasse doux

Après l'hiver s'enfuit
Après l'hiver s'enroue

Allons cueillir le gui
Allons chercher le houx

Avant qu'il reste suie
Avant qu'il reste pou

Après fane le fruit
Après fane le tout

Allons cueillir le fruit
Allons fane le tout

Allons cueillir le gui
Allons chercher le houx

Avant qu'il ne soit puits
Avant qu'il ne soit flou

Après ce sera bruit
Après ce sera loup

Allons cueillir le gui
Allons chercher le houx ...

*** Uchronie ***

Avec des si
On referait
Le Monde en mi
Le Monde en ré

Avec des la
On referait
L'Histoire en fa
L'Histoire en faits

Avec des sol
Avec des do
On se désole
De tous nos maux !

*** Un maréchal, un général ***

Un maréchal
Un général
A vous de choisir
Mes braves amis

Entre le bien
Et le mal,
Entre un chien
Et un chacal

A vous de vous dire
Qui est l'ennemi,
Qui hante toutes vos nuits,
Qui fait naître une autre vie

Que l'on soit ici ou là
Si je garde ma réponse
On dira qu'il ne sait pas
Et l'on me fera semonce

Entre un maréchal
Et un général
J'ai choisi la file
De la vie civile !

*** Fossile vivant ***

Par ses affreux excès, l'Homme a vaincu la Vie !
Après des siècles d'existence avec la Terre,
Le prévenu poursuivi pour effet de serre
A plaidé coupable en demandant le sursis ;

Mais sous le joug des éléments, il est trop tard,
La Planète Bleue a décrété le divorce
Pour faute, son conjoint par d'odieux coups de force
Ayant abusé de ses charmes, le roublard !

Ce n'est qu'après de bons et loyaux services
Qu'elle se révolta contre lui et ses vices ;
L'accusé, tête baissée, lors du jugement

A reconnu ses criminelles exactions
Mais réclamé clémence, pas de châtiment
A l'encontre d'une espèce en voie d'extinction !

*** Divins plaisirs de la chère ***

Face aux offrandes à l'honneur
Dans je ne sais quelle chapelle
Où le ciel chérit son autel,
Je succombe à d'autres saveurs

Comment voulez-vous m'empêcher
D'être la chair avant l'esprit
Ou la parole avant l'écrit
Et le compagnon du péché ?

Au-delà des capucinades
Désuètes et indigestes,
Que l'on me serve quelques restes
D'une exquise capilotade !

*** La page blanche à vivre ***

Je t'ai laissé
Un livre ouvert
Sur une page
Blanche
Pour que tu puisses
Ecrire ta Vie

A toi d'aller
Vers d'autres mers,
Toi qui es sage
Branche,
Vers l'édifice
Qui, de toi, grandit

Avec ton coeur,
Eclaire
Cette page
Blanche
De mille rêves,
Mille senteurs ...

*** Soliloque sur la solitude ***

Dans mon donjon soumis aux quatre vents
Je n'atteindrai jamais la plénitude,
Celle menant à la béatitude,
Moi qui suis un sempiternel halbran

Dans les tourments de mon bannissement
Au fond de mon alleu de solitude,
J'ai créé des sommets de lassitude
Qui me traînent vers le vieillissement

Je suis seul, toujours seul, encore seul
Couvert depuis longtemps de mon linceul,
Enverrai-je Dieu se faire lanlaire

Au milieu d'un désordre rudéral
Peuplé d'éloises et des blancs suaires
Des borées qui hantent mon lointain val.

*** Ma cornemuse ***

Ma cornemuse
Elle m'amuse

Elle est ma muse
Jamais n'abuse

Avec ses bras
Avec ses yeux

Avec son ventre
Avec son nez

Et sous ses airs
De vouloir plaire

Elle est ma joie
Elle est ma voix

Belle d'Irlande
Ou de Galice

Qui est offrande
Ou bien délice

Fille d'Ecosse
Ou de Lorient

Elle a des gosses
Et des parents

En Amérique
En Asturies

L'âme celtique
Est sa patrie

Ma cornemuse
Elle m'amuse

Elle est ma muse
Jamais n'abuse

Avec ses doigts
Avec son cou

Avec ses hanches
Avec sa bouche

Et sur les mers
Pour d'autres terres

Elle est ma fleur
Elle est mon coeur

Cheveux au vent
Dans son pays

Elle m'apprend
Ce qu'est la vie

Elle est l'amour
Elle est mon corps

Elle est bravoure
Elle est mon or

Et sur mon île
Sous tous les ciels

C'est une idylle
Qui m'ensorcelle ...

Ma cornemuse

*** Elle était grise, il était roi ***

Quand j'ai écrit
Je ne sais quand
Deux courts récits
Pour des enfants,
Quoique j'en dise
Je vous dis quoi,
Elle était grise,
Il était roi ;

Savez-vous qui
A écrit ça,
Une mamie
Ou un papa ?
Où ces mots doux
Ont vu le jour,
Chez eux, chez vous
Ou dans l'amour ?

N'importe quand
Je ne sais où,
N'importe quoi
Je ne sais quand,
N'importe qui
Je ne sais quoi
Et n'importe où
Je ne sais qui ...

Car il suffit
D'imaginer
Deux courts récits
Pour des enfants
Et raconter
A ces petits
Qu'elle était grise,
Qu'il était roi !

*** L'apiculteur piqué ***

Un apiculteur épicurien
Bon à tout et surtout bon à rien,
Un rien du tout, voire un moins que rien,
Avait un essaim comme seul bien ;

Il oeuvrait avec ses ouvrières
Au bien-être de la reine mère
Dont la traîne s'étalait dans l'air
De prés prédisposés à leur flair ;

Riches ruches d'abeilles altières,
Rêches et revêches de concert,
Voulaient préserver un savoir-faire
Pour d'autres âmes dans le calvaire ;

Cet homme était fou de ses guerrières
Qui épargnaient de lui la misère,
Il aurait fait le tour de la Terre
Pour vivre avec ces fleurs nourricières ;

Il prenait le miel à pleines mains
Mais à force de vouloir leur bien
Et de s'en constituer butin,
Il fut victime de leur venin !

*** Ô Poètes ***

Force à vous, ô Poètes
Qui faites de la violette
Et des florissantes couleurs
L'ardent florilège de mon coeur ;

Fiers chevaliers de l'écriture,
Apôtres de la fioriture,
Fervents amoureux d'espérance,
Vos versets valent véhémence ;

Enluminures illuminées
Et d'emblée, vous embellissez
A profusion la profondeur
Des sentiments et des senteurs ;

Prodiges et prodigues, ô Poètes
Vos mouettes ne sont pas muettes,
Elles s'élèvent comme vos esprits :
En adorateurs affranchis ...

*** Le chemin de ronde ***

Une montre m'a donné l'heure
Et la plus grande des soeurs
M'a montré le chemin
Qui n'a pas de fin ;
Et l'emprunter
C'est mourir
Tôt ou
Tard.

*** Voyage en Simonie ***

Hier, c'était gabegie
Ce jour, c'est l'euphorie
Lendemain, l'agonie

Au diable l'infamie
Je n'ai plus d'insomnies
Voilà une embellie

Je n'ai plus d'énergie
J'ai perdu toute envie
Et toute frénésie

Moi qui fus ironie
Parodie, mélodie
Je suis un coeur banni

Et dans cette harmonie
Pleine de mièvrerie
Je perds mon effigie

Reste la sacristie
Loin des intempéries
Pour pleurer sur la Vie

Et dans ce froid, transi,
Je pars en Simonie
M'offrir le Paradis !

*** La porte ***

La porte est ouverte,
Fermée,
Entrebâillée

Rouge, blanche ou verte,
En fer,
En bois, en verre

Pourvu que l'on frappe
Pour quelques agapes
A la bonne porte ...

*** Square des Droits de l'Enfant ***

Il y a deux toboggans
Square des Droits de l'Enfant

Et les arbres qui sont grands
Cachent les nuages blancs
Et les arbres qui sont grands
Donnent de l'ombre à mon banc

Il y a deux toboggans
Square des Droits de l'Enfant

Et des papas, des mamans
Qui suivent leurs garnements
Et des papas, des mamans
Mais aussi des grands-parents

Il y a deux toboggans
Square des Droits de l'Enfant

Et ceux qui ont mal aux dents
Cueillent les fleurs du printemps
Et ceux qui ont mal aux dents
S'amusent le coeur battant

Il y a deux toboggans
Square des Droits de l'Enfant

Et ils courent en chantant
Avec un regard charmant
Et ils courent en chantant
Loin jusqu'au soleil couchant

Il y a deux toboggans
Square des Droits de l'Enfant

*** Le cirque de Monsieur Chameau ***

Un chameau portant un chapeau
Et un pantalon à carreaux
Jouait sous un beau chapiteau
Avec un chien un brin cabot

Il rêvait d'avoir en cadeau
Un escargot, un cachalot
Et d'atteler à son chariot
Un long chapelet de chevaux

Sur la piste de son château
Faite de sable et de bravos,
Il marchait, chatouillant le dos

De ses amis les asticots
Chahutant avec leurs cerceaux
Jusqu'à la tombée du rideau.

*** Figures imposées ***

Dans mon carnet de maladresses, j'ai fini
Par héberger un grain de sel, deux grains de blé,
Trois grains de moi-même, quatre grains de café,
Cinq grains de sables mouvants et six grains de riz ;

J'ai donné ma langue au chat, sa chance à mon coeur,
Acheté faux-fuyants et vendu faux-semblants,
Cherché les ennuis et trouvé des tas de gens
Perdant leur temps à courir après le vainqueur ;

J'ai fleuri ma tombe et laissé à l'abandon
Ma chaîne d'idéaux et demandé pardon,
Ignoré la Loi et réclamé la Justice,

Enfermé mes pulsions, libéré soumission,
Chassé le naturel, adopté l'artifice
De la société de l'uniformisation.

*** Me tempérer et obtempérer ***

A l'ombre des fureurs
Vers des sens interdits
Vient le globe-trotter
Qui n'est pas à l'abri

A l'abri des erreurs
A l'abri des fusils
A l'abri des menteurs
A l'abri des folies

C'est la vie prise au piège
Le piège de la vie
Pendant l'état de siège
Qui dure à l'infini

C'est le bouchon de liège
Qui salit l'eau-de-vie
C'est le flocon de neige
Qui devient vert-de-gris

Révolté par nature
Des couleurs qui jurent
Dois-je me tempérer
Devrais-je obtempérer ...

Au chant des sirènes
De ces voies sans issue
Au devant de la scène
Face aux gens de la rue

La rue des coeurs en peine
La rue des lions reclus
La rue des cris de haine
La rue du fleuve en crue

Reste encore à franchir
Pour arriver là-haut
Le pont qu'il faut construire
Ou passer en radeau

Parmi les délires
L'arrogance au galop
A donné pour finir
L'eau d'une goutte en trop

Révolté par nature
Des couleurs qui jurent
Dois-je me tempérer
Devrais-je obtempérer ...

Dans la gueule du loup
On me tordra le cou
Si je refuse au bout
D'aimer le mauvais goût

Révolté par nature
Des couleurs qui jurent
Dois-je me tempérer
Devrais-je obtempérer ...

Ou alors protester ...

*** Mer noire, mer morte ***

L'écharpe marine, vestale en mouvement,
Au souffle écorché, décimé par les écueils,
Abandonne ses eaux envenimées au deuil
D'une mère nourricière en proie aux tourments ;

Un manteau mortuaire engloutit la rondeur
Des flots disgraciés par le funèbre cortège
Volant couleurs de l'arc-en-ciel et de la neige,
Sur la lueur naufragée s'abat la laideur ;

Son corps cendreux, allongé sur un testament
Ecrit noir sur bleu, habillé indécemment,
S'évapore sous l'opacité nécrophage,

L'écume éplorée dilapide la brillance
De ces sanglots devenus obscur maquillage
A l'imploration de divine transparence.

*** Aux habitant de Dinant ***

Je ne suis jamais allé à Dinant
Que l'on connaît pour ses dinanderies
En cette région nommée Wallonie
Unie, chers Belges, aux flambants Flamands

On dit que la Meuse passe en ses murs,
Qu'elle abriterait une collégiale
Et une citadelle qui s'étale
Sur l'espace provincial de Namur

Je ne suis jamais allé à Dinant
Je n'ai jamais vu ses dinanderies,
Ni les dinandiers, rien lu sur leur vie
Mais je rends hommage à ses habitants.

*** Voyages ***

Tatie est au pays de Tintin
Tonton est au pays des Teutons
Mamie est au pays des mormons
Papi est au pays des poussins

Grand-Mère est au pays des gamins
Grand-Père est au pays des garçons
Mon frère est au pays des frelons
Ma soeur est au pays des serins

Mon père est au pays des pingouins
Ma mère est au pays de Merlin
Lucien est au pays des lutins
Et moi je demeure dans mon coin

*** L'eau du seau ***

Vide là

Vide l'eau

Vide-la

Vide le seau

Vide-le

Vide l'eau du seau

*** Le troubadour est de retour ***

Le troubadour
Est de retour

Le mousquetaire
Des mots s'affaire

Et le poète
Du printemps jette

Des airs en vers
Des vers en l'air

Le troubadour
Est de retour

A domicile
Chez vous en ville

A domicile
Dans les ménils

Et dans les coeurs
C'est le bonheur

Le troubadour
Est de retour

Le troubadour
Est de retour !

*** Rires et délires ***

J'ai un avis sur tout
J'ai surtout un avis

J'ai un avis sur rien
Je n'ai rien qu'un avis

Je n'ai pas l'intention
D'être contradiction

Il semblerait que l'air
Soit plus frais en hiver

Si c'est prioritaire
Alors c'est nécessaire

Si vous voulez savoir
Mes joies, mes désespoirs

Je vous fais l'addition
De mes mille addictions

On est né pour mourir
On est fait pour sourire

Pour courir tout le temps
Se nourrir d'aliments

Et pour me faire rire
J'ai crée des fous rires

Un oursin, un ourson
Un poussin, un poisson

Qui sont dans un poème
Au coeur un brin bohème

Ce n'est pas le bottin
Des mondains du gratin

Mais la célébrité
C'est bon pour la santé

Et attendu partout
Et entendu par tous

Je marche dans la boue
Je marche dans la brousse

Je vous parle de poux
De mes goûts, de mon pouce

Je chante mes égards
Et vante mes écarts

Je voue ma vie au rire
Vous parlez de délires !

Moi je préfère en rire
Que vivre en triste sire !

*** Pâte de fruits ***

Ma petite pâte de fruits
Passe avec moi toutes ses nuits

Si je la croque à pleines dents,
C'est pour la mordre tendrement

Elle a les yeux d'une duchesse
M'offrant saveurs et allégresse

Dans mes rêves, dans mes passions,
Elle est noblesse et moi son lion

Ma petite pâte de fruits
Eloigne de ma vie l'ennui

Elle m'a choisi comme amant
Pour l'emmener au firmament

Et dans mes mains, je sens l'ivresse
De mon coeur couvert de caresses

Sous la lune ou sous les lampions,
Elle est l'amour en son bastion

Ma petite pâte de fruits,
Je l'adore, elle m'a séduit.

*** Tant que je serai ***

J'ai décidé de vivre le présent
En fuyant la généalogie,
Entre un passé omniprésent
Et un futur sans logis,
Entre un passé mourant
Et un futur qui
Vient et s'en va ...
Car le temps
N'est que
Vent

Sans racine et sans feuillage,
Passé, présent et futur
M'ont fait ériger des murs
Qui s'effritent avec l'âge

J'ai décidé de vivre le présent
Car le temps n'est que vent

*** Landes de Gascogne ***

Landes sous mon regard éparpillé
Par la nature de vos beautés
Laissez-moi vous déshabiller
Des mélodies océanes,
Du vert de vos arcanes
Et couleurs qui flânent
Pour m'allonger
Sur vos dunes
De pleine
Lune.

*** La plume du poète ***

En quête d'inspiration,
De l'illumination,
Le poète a l'âme
Au bord des larmes
Et fait foi
Sa plume
D'oie.

*** Fougère ***

Ô danseuse majestueuse
Si empreinte et désireuse
D'arrondir son plumage,
De voir son image
Sous les nuages
Protecteurs
Des sages
Troncs

Ô danseuse majestueuse
Si vivante et amoureuse
De l'azur, ce mirage,
D'un coeur d'or volage,
Quel sentiment
Espérer
De la
Nuit ...

*** Dépouillement automnal ***

Des soleils que vous enviez
Au détour d'un sentier,
Ayez en pitié
L'âpre destin
Des emblèmes
Au teint
Terne.

*** La nuit ***

De mes flâneries dans les étoiles,
Diamants sur l'ombreuse toile,
Demoiselle des abords
La rondeur sélénite
Et céleste encore
Toute leur suite,
Je ramène
Plein de
Rêves.

*** La mandarine ***

Savez-vous qu'une mandarine
A souhaité m'épouser,
Devenir ballerine
Mais je l'ai mangée,
Criant famine
Car son coeur
Est en
Chine.

*** Vestige antique ***

Egaré sur l'île d'Egine
Gardée par la belle Egée,
J'ai cru voir s'égayer
Un temple effrité
Et j'imagine
Que le temps
Lui fait
Peur.

*** Les saisons ***

Au printemps, l'arbre feuille
L'été, c'est un millefeuille
En automne, il s'effeuille
Et l'hiver, il prend le deuil

Du berceau au cercueil
Reste le nid du bouvreuil ...

*** Omnivore ***

(La palourde et la poularde)

La palourde est très légère
Et la poularde est très lourde,
Mais de quoi ont-elles l'air ?
L'une est gourde et l'autre est sourde !

L'une pleure tout le temps
Bien ouvrir l'arrivée d'eau,
L'autre enferme par tout vent
Ses plumes à fleur de peau ;

Quand il pleut des hallebardes,
Palourde devient fêtarde
Tandis que dame poularde
Rejoint alors sa mansarde ;

L'une chante tel un barde
La terre de ses ancêtres,
L'autre s'endort en bâtarde
Dans la mer qui l'a vu naître ;

Si la palourde patouille
Avec moules et couteaux,
La poularde fait des fouilles
Pour savourer vermisseaux ;

C'est la vie de ces deux êtres
Venus perdre leur jeunesse
Dans une forêt de hêtres
Ou un océan en liesse ;

Sur une table, un plateau
Où ma palourde s'étend,
Dans cette ferme, un fourneau
Où ma poularde m'attend ...

*** Un monde d'harmonie ***

En ouvrant le bal
Timbales et cymbales
S'emballent,
Trompettes et trombones
S'affolent,
Violons et violoncelles
S'émerveillent
Comme un soleil,
Xylophones et saxophones
S'envolent
Et des flottes de flûtes
Affûtent leur ut
Dans une symphonie
De vibrations
Et de couleurs
A la sensation
D'un vrai bonheur.

*** Crépuscule du Midi ***

Sous un soleil au demeurant érubescent
Sur des fleurs et des champs en ces temps flavescents

L'azur a l'heur d'aimer ces terroirs rubanés,
Mélange d'alacrité et d'urbanité

Le temps reviendra où les sols endimanchés
Quitteront l'été des couleurs si regrettées

Et les coteaux pétulants, jadis prestigieux
Se napperont de leurs manteaux rubigineux

Mais en cet instant, sous une ombre arborescente,
Des vaches paissent sur une herbe incandescente

C'est sur cette terre de Gascogne à l'âme géorgique
Que brille l'étoile d'un jardin idyllique.

*** Pochade de pochard ***

Salut !

Que l'on me donne un verre
Pour ma bedaine
Ensuite
Que l'on me lise un vers
De La Fontaine
Et puis
Que l'on me mette au vert
La gorge pleine
Enfin
Que l'on me tende un vair
Gris, quelle aubaine !

D'ici
Il faut que j'aille vers
Un rouge, amen
Et que ...
Et que je tue le ver
Avec ma reine
La treille !

Encore ! ...

*** A maux couverts ***

Le mot

Nu

Ment

Aux

Morts

*** Chaud et froid ***

Le froid

Dure

Et

Le chaud

Colle

Là

*** A coeur joie ***

Un corps

Beau

N'est pas

Un corps

Vidé

*** Hêtres en deuil ***

Un hêtre qui a été
A fini en fût
Au début
D'un bel été

*** La vache ! ***

Une vache
Avachie
Chie
Sans chichi

*** Mieux vaut pré que prévôt ***

Un prévôt
Se prévaut
De ses prés
Et ses veaux

*** De bon ton ***

Un petit chat
Tond
Sur ton

*** Raillerie ***

Attention !
Un train
Peut
En cracher
Un autre !

*** Mal d'amour ***

J'aiMe
Les "M"
Aïe !

*** Croyances ***

L'enfer
Est
Mon univers,
Le paradis
Est
Mon utopie

*** Trait d'union ***

(Même fardeau)

Bête
De trait

Bête
De somme

C'est tout comme,
Trait pour trait

*** Eaux de vie ***

L'eau qui vient
D'en haut
N'est pas l'eau
Qui vient
D'en bas !

L'eau qui vient
D'en haut
A un front
Et deux bras
Alors que l'eau
Qui vient
D'en bas
A un tronc,
Deux tibias ;

L'eau qui vient
D'en haut
A deux yeux
Et un nez
Alors que l'eau
Qui vient
D'en bas
A deux reins
Et deux pieds ;

Eau de source
Et eau de pluie
Lorsqu'elles se réunissent
Dans leur course
Sont eaux de vie !

*** Narcissiques marsaults ***

En ces bocages où les ruisseaux
S'entremêlent sous des ciels pleureurs,
Dansent, sur des berges de fraîcheur,
Ceux qui marquent les lieux de leur sceau ;

Ils ont épousé la terre et l'eau
Pour le meilleur et pour leur malheur,
Vivent de l'air qui les rend songeurs
Quand celui-ci caresse leurs flots ;

A longueur de temps, peuplés d'oiseaux
Voyant en eux seigneurs protecteurs,
Ils admirent leur reflet flatteur
Dans la transparence, les marsaults.

*** A l'automne de sa vie ***

A la fin des années
Quand la vieillesse est reine,
Apparaît condamnée
Sa silhouette en peine

Quand le froid l'envahit
Ses membres se disloquent,
Son corps et ses habits
Se transforment en loques

L'arbre perd ses cheveux
Jusqu'à devenir chauve,
Il n'a plus dans les yeux
Sa crinière de fauve

Atteint de calvitie,
Déchiré, dénudé,
Il voit la canitie
De l'hiver l'étouffer ...

*** La corbeille de fruits ***

Abricots, bananes, figues, citrons,
Framboises, pamplemousses, mandarines,
Poires, châtaignes, kiwis, ananas ...

Oranges, myrtilles, raisins, melons,
Mangues, fraises, cerises, clémentines,
Pommes, prunes, dattes, noix, avocats ...

Pastèques

Noisettes

Grenades

Mûres

Groseilles

Pêches

*** Regards ***

Regardez-moi bien ...

Regardez-moi bien dans les bleus
Me dit le nuancier

Regardez-moi bien dans les boeufs
Me dit le bouvier

Regardez-moi bien dans les cheveux
Me dit le barbier

Regardez-moi bien dans les cieux
Me dit le crucifié

Regardez-moi bien dans les creux
Me dit le terrassier

Regardez-moi bien dans les deux
Me dit le marié

Regardez-moi bien dans les dieux
Me dit l'olivier

Regardez-moi bien dans les "euh"
Me dit le grand niais

Regardez-moi bien dans l'émeu
Me dit l'animalier

Regardez-moi bien dans l'épieu
Me dit le lancier

Regardez-moi bien dans l'essieu
Me dit le charretier

Regardez-moi bien dans les feux
Me dit le pompier

Regardez-moi bien dans les gueux
Me dit le négrier

Regardez-moi bien dans l'hébreu
Me dit le keffieh

Regardez-moi bien dans les jeux
Me dit le croupier

Regardez-moi bien dans les "leu"
Me dit le louvetier

Regardez-moi bien dans les lieus
Me dit le poissonnier

Regardez-moi bien dans les "meuh"
Me dit le vacher

Regardez-moi bien dans les mieux
Me dit le dernier

Regardez-moi bien dans les noeuds
Me dit le marinier

Regardez-moi bien dans les oeufs
Me dit le poulailler

Regardez-moi bien dans les peu
Me dit l'étriqué

Regardez-moi bien dans les pieux
Me dit le bénitier

Regardez-moi bien dans les preux
Me dit le chevalier

Regardez-moi bien dans les queux
Me dit le cuisinier

Regardez-moi bien dans les "reu"
Me dit le fou à lier

Regardez-moi bien dans les vieux
Me dit le retraité

Regardez-moi bien dans les voeux
Me dit premier janvier

Regardez-moi bien dans les yeux
Me dit le lunetier

Regardez-moi bien ... !

*** Auch, l'acropole gasconne ***

Des rives du Gers arrivant des Pyrénées
Au cours miroir de l'Escalier Monumental
Sur qui veillent d'Artagnan et son épée,
Les regards vénèrent ces pierres ancestrales

La Tour d'Armagnac unit de sa majesté
Les alentours bordés de fertiles coteaux
A la cathédrale Sainte-Marie au pied
De laquelle les pousterles se font ruisseaux

Les souvenirs de l'auguste cité romaine
Donnent gloire à Salluste, Espagne, d'Etigny,
Villaret de Joyeuse et, au coeur de récits,
A un mousquetaire, valeureux capitaine

Ses murs farouches, en terre d'Occitanie,
Aux murs ombragés, ensoleillées par la vie
S'enveloppent des couleurs de la seigneurie
Où le lion et l'agneau vivent en harmonie.

*** Frise de frondes hivernales ***

Les fougères de givre
Recouvrent mon livre
Qui est ouvert
Sur l'hiver
Et ses
Pages

Qui
Blanchissent
Quand s'immisce
Le duvet qui
Caresse et délivre
Les fougères du givre

*** La tablée ***

Sur la table couvertes de fleurettes
Aux couleurs vives, nappée de silhouettes
Vêtues jadis des pieds jusqu'à la tête
De jaquettes aujourd'hui désuètes

Reposent, ornées d'un bleu, des assiettes
Accompagnées de farouches fourchettes,
De verres droits comme des allumettes
Attendant le vin pour faire la fête

Les carreaux rouges et blancs des serviettes
Sont impatients de recueillir les miettes
Du sacrifice de quelques baguettes,

Les plats remplis de toutes leurs emplettes
Ont comblé mes sens jusqu'à la luette
- Venez à mon chevet, chère disette !

*** Vagues de Gascogne ***

A l'horizon, un golfe aux cheveux blancs et bleus
Portant son nom et une terre jaune et verte
Me faisant don, d'un regard, de son coeur alerte
Sous un ciel bon toujours heureux même s'il pleut !

Ses champs se font vagues par-dessus de doux creux,
Grimpent des monts qui sont des fenêtres ouvertes
Sur des rebonds ouvrés, sur mille découvertes,
Et puis s'en vont vers d'autres soleils peu à peu ;

Mon vaisseau vogue dans les vagues de Gascogne
Allant chanter l'Amour en ces terroirs gigognes,
La Tour d'Armagnac m'éclaire de ses lumières

Tandis qu'en bas les bastides m'offrent leur port
En cette mer habitée par les vieilles pierres
Qui m'accompagnent jusqu'à mon lit de mort.

*** Infatuation mortifère ***

Suis-je un bellâtre
Suis-je un bel être
Suis-je un belître

Un pâteux pâtre
Un péteux piètre
Un piteux pitre

Le feu dans l'âtre
L'homme de lettres
Le fond d'un litre

L'arbre à abattre
Tableau de maître
Porteur de mitre

Suis-je un bellâtre
Suis-je un bel être
Suis-je un belître

Un acariâtre
Le tronc d'un hêtre
Ou juste un titre

Un ciel bleuâtre
L'arme d'un reître
Ou des épîtres

Un corps d'albâtre
Une fenêtre
Ou bien sa vitre

Suis-je un bellâtre
Qui est athée
Suis-je un bel être
Qui a été
Suis-je un bélître
Qui s'est hâté

A vivre imbu
Voici mon dû
Je m'infatue
Ce qui me tue !

*** Le temps qu'il a fait cet été ***

Ca a été
Un sale été

Quelle saleté
De temps !

Pluie, vent
Chemins inondés

Ce sale été
Qui a été

Qui nous a infestés
Que l'on n'a pas fêté

Une année
Sans été !

*** Entre souvenirs et nostalgie ***

C'est dans un coin de mon esprit
D'il y a plusieurs décennies
On me disait "T' habites où ?"
Je répondais "Dans le haut Doubs"
Mais par-dessus ces souvenirs
Parmi les sapins et les rires ...

Je vois l'oiseau qui vole
Dans le ciel de l'école

Je vois l'enfant qui pleure
Quand la nuit lui fait peur

Je vois le fromager
Préparer le comté

Je vois l'été tout vert
En attendant l'hiver

Je vois l'hiver tout blanc
Et son froid sur mes gants

Je vois les bûcherons
Partir avec leurs troncs

Le vois la vieille église
Et le feu qu'on attise

Je vois le monument
Aux morts en d'autres temps

Je vois champs et forêts
Veaux, vaches et bolets

Je vois un chien qui court
Au milieu des labours

Je vois un écolier
Avec son tablier

Je vois des camarades
S'en aller en balade

Je vois la transhumance
Dans mon Est de la France

Je vois la grange à foin
Disposée avec soin

Je vois les lacs helvètes
Ornés de pâquerettes

Je vois et je revois
Ce loin qui est à moi

C'est dans un coin de mon esprit
D'il y a plusieurs décennies

Et si l'avenir
Dans mon coeur blessé
Ne m'avait laissé
Que ces souvenirs ...

*** Bric-à-brac ***

Bric-à-brac
De bric
Et de broc

Tic-tac
Etocs
Tiques
Et toques

Du tac
Au tac

Des tecks
Des tics
Du toc
En stock

Bric-à-brac
De bric
Et de broc

En troc
Un truc
En stuc
En stick

Flic flac
Fric-frac

Vroum, boum
Clic-clac
Clip, clap
Cric, crac

Bric-à-brac
De bric
Et de broc

Un floc
Un flop
Un drop
Un top

Micmac
Ric-rac

Ping-pong
Pif, paf
Big band
Big bang

Bric-à-brac
De bric
Et de broc

Dring, dring
Drelin
Coucou
Coin-coin

Cra-cra
Bla-bla

A hue
Et à
Dia
Hourra

Bric-à-brac
De bric
Et de broc

*** Nycthémère ***

(La danse des libellules)

S'éveillent à la vie
D'un jour et d'une nuit
De belles demoiselles
Livrant l'air à leurs ailes

Entre une pluie d'étoiles
Et l'envers de son voile,
Valsent les libellules
Jusqu'à leur crépuscule

Sortant de son sommeil
Paré d'or, le soleil
Donnera la lumière
A ces fleurs éphémères

Et sur les eaux dormantes
D'un étang qui s'enchante
De voir ces coeurs qui volent,
Vivent les amours folles

De la lueur d'un soir
A la soeur qui veut voir
L'aube d'un jour nouveau,
Voient-elles leur caveau ?

Quand la lune apparaît,
Que reste-t-il après ?
Quelques bribes d'espoir
Dans les yeux puis le noir.

*** Un sentencieux justiciable ***

C'était un homme affable en ce vacarme urbain,
D'un plumitif le chevalet et le valet,
Le postillon qui court les couloirs du palais
Servir à l'inquisiteur sa fiole de vin ;

Ultime courbette avant de se retirer,
Finies les avanies, du moins pour la journée,
En rentrant chez lui, par son fanal éclairé,
Il songe à sa plume qu'il va faire danser ;

Chantre des chantefables, vassal de l'amour
Qu'il prend plaisir au fil de ses fabulations,
A libérer, sur mûre délibération,
Des vitupérations des Messieurs de la cour ;

Il coulait de la fontaine de son esprit
Une eau pleine et vive pleine d'alexandrins
Une eau qui emporte noblesse et malandrins
Sur les mêmes chemins et mêmes mélodies ;

Des apologues, il était l'apologiste
En cette provinciales généralité
Et décrivait l'homme dans sa pluralité
Alors que la nuit tombait sur le fabuliste ;

Un jour, les gens d'armes sont venus le chercher
Et soumis à la question, il dut avouer
Qu'il avait offenser Dieu et l'Humanité,
En juste sentence, au bûcher fut condamné ;

Devant l'obscurantisme et face à l'imposture,
Où se cache l'ivraie, que fait-on du bon grain ?
L'un écrira le vrai, l'autre sera témoin
Pour dire à la foule, au bout de la procédure ...

C'était un homme affable en ce vacarme urbain,
D'un plumitif le chevalet et le valet,
Le postillon qui court les couloirs du palais
Servir à l'inquisiteur sa fiole de vin ...

*** La canne à pêche d'Eloïse ***

Je n'ai pas pris ma bêche
Je la laisse aux garçons
Je n'ai pas pris ma flèche
Elle est à la maison
Je n'ai pas pris ma crèche
Ce n'est pas la saison

Si je pars à la fraîche
J'ai bien sûr mes raisons

J'ai pris ma canne à pêche
Et son bel hameçon
J'ai pris ma canne à pêche
Pour pêcher trois poissons
Et puis mon os de seiche
En guise de pompon

J'ai emporté des pêches
Des boissons, des bonbons

J'ai pris ma canne à pêche
Pour pêcher un gardon
J'ai pris ma canne à pêche
Pour pêcher un goujon
J'ai pris ma canne à pêche
Pour pêcher sur le pont

J'ai pris ma canne à pêche
Pour manger du poisson

*** Ailleurs ***

Une autre Terre
Existe-t-elle
Dans l'Univers ?

Une autre vie

D'autres soleils

Et galaxies ?

*** Sous son ombrelle ***

Qui est-elle ?

Dessus
Dessous

Une ombre
Ou
Une lumière

Un ciel bleu
Ou
Des éclairs

Un ciel clair
Ou
De la pluie

Un ciel gris
Ou
Un soleil

Sous son ombrelle

*** Equinoxe ***

Entre la nuit et le jour,
Au printemps, en automne,
Ai-je autant le temps
Pour rajeunir,
Pour vieillir,
Me dire
Homme

Et de ce temps nécrophage
Qui, un jour, se partage
Entre ombre et lumière,
Ai-je égal temps
De sommeil
Et de
Veille

Si ma vie me semble éphémère,
Si ma mort est mystère,
Si l'une est éclair,
L'autre a sa chaire
Et l'autre a
Vaincu
L'une.



Poésie de Porte en Porte - Eric ENDERLIN -, 67 strasbourg


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